Charles Baudelaire par Saez

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Damien Saez a débuté par l’apprentissage du piano et a été admis à 8 ans au Conservatoire national de musique de Dijon où il en sortira à l’âge de 17 ans. Il est aussi autodidacte avec la guitare. L’artiste est un auteur-compositeur-interprète et instrumentiste français complet. Rebelle, insoumis, poète, Saez divise dans certaines prises de positions autant qu’il fascine…  Le clip que nous vous proposons est un poème extrait de l’œuvre « Les fleurs du mal » de Charles Baudelaire : Les femmes damnées… c’est parti !

Avons-nous donc commis une action étrange?
Explique si tu peux mon trouble et mon effroi
Je frissonne de peur quand tu me dis « Mon ange »
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi

Ne me regarde pas ainsi, toi ma pensée!
Toi que j´aime à jamais, ma sœur d´élection
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition

Qui donc devant l´amour ose parler d´enfer?

Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S´éprenant d´un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l´amour mêler l´honnêteté!

Celui qui veut unir dans un accord mystique
L´ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l´on nomme l´amour

On ne peut ici-bas contenter qu´un seul maître
Mais l´enfant épanchant son immense douleur
Cria soudain « Je sens s´élargir dans mon être
Un abîme géant, cet abîme est mon cœur »

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l´Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu´au sang

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde
Et que la lassitude amène le repos
Je veux m´anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux

Descendez, descendez, lamentables victimes
Descendez le chemin de l´enfer éternel
Plongez au plus profond du gouffre où tous les crimes
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel

Jamais un rayon frêle n´éclaira vos cavernes
Par les fentes des murs, des miasmes fiévreux
Filtrent en s´enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux

C´est votre destin, à vous désormais
De trier l´infini que vous portez en manteau

« Hippolyte, cher cœur, que dis tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu´il ne faut pas offrir
L´holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?

Hippolyte, ô ma sœur! Tourne donc ton visage
Toi, mon âme et mon cœur, mon tout et ma moitié

Tourne vers moi tes yeux pleins d´azur et d´étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles
Et je t´endormirai dans un rêve sans fin »

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