Apprendre le Québécois : Viens te paqueter la fraise.

Apprendre le Québécois : Viens te paqueter la fraise.

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C’est avec grand plaisir qu’iPagination s’associe à Patrice Hudon et son excellent site « Du français au français , à la découverte de la langue québécoise » pour vous faire rencontrer et apprendre régulièrement la langue québécoise, par le biais d’articles thématiques. Appréhender les nuances de la langue française afin d’éviter tout quiproquo, mais aussi s’enrichir, voyager régulièrement sur l’autre rive, riche de nombreux auteurs de talent, qu’iPagination a la grande chance de tutoyer au quotidien.

 

Viens te paqueter la fraise.

Un Québécois qui aime «se paqueter la fraise» boit ou mange avec excès. «J’ai hâte de me paqueter la fraise durant mon prochain voyage au Mexique.» «On ne peut pas sortir avec lui, il se paquette la fraise chaque fois.» Note : se prononce [pakte].

Mais l’expression «se paqueter la fraise» est plus souvent synonyme de «prendre une brosse», c’est-à-dire se saouler, prendre une cuite. «Mon mari me fait tellement honte, il prend une brosse chaque fois que je reçois ma famille.» «Il est incapable de s’arrêter à une bière, il faut toujours qu’il prenne une brosse.»

On peut aussi «partir sur une brosse.» «J’ai laissé mon mari, car il partait sur des brosses et disparaissait pendant des jours. Ça me rendait folle d’inquiétude.»

Caler une bière

«Caler une bière» est synonyme de l’avaler d’un trait. « Jules cale ses bières sans prendre le temps de respirer. Un vrai glouton. » «Après avoir été sobre pendant trois mois, il a calé six bières de suite.»

Au Québec, «caller» possède aussi d’autres sens qui n’ont rien à voir avec l’alcool, comme celui de perdre ses cheveux : «Il cale comme son père.» Pour connaître les autres sens, faites un petit saut à l’article Caler sans se caler du site Traduction du français au français.

Je suis chaudasse

«Être chaud» signifie être en état d’ébriété. On peut aussi «être chaudasse». Dans ce cas, la personne est légèrement éméchée. «Je n’aime pas être saoul, mais j’aime bien être chaudasse.» L’expression franglaise «être feeling» est aussi employée dans ce contexte. «Moi, je suis feeling après seulement quelques gorgées de vin.»

Prendre du fort

La locution «prendre du fort» signifie consommer une boisson fortement alcoolisée, comme de la vodka ou du gin. « Moi, je n’aime pas la bière ni le vin, je prends juste du fort.» «J’ai abîmé mon foie à force de prendre du fort.»

«Je prendrais bien une petite shot de brandy.» Shot (ou chotte) signifie une gorgée, une lampée. «Allez, on finit la bouteille! Une dernière petite shot.»

A propos

Patrice a créé le site Traduction du français au français après un voyage choc à Paris. Patrice, rédacteur et montréalais francophone, y découvre avec consternation qu’il est incompris par ses cousins français. Il se lance alors à la recherche des différences entre les langues québécoise et française et partage avec amusement toutes ses découvertes. Vous découvrirez ses articles dans la rubrique « Apprendre le québécois » chaque mois sur l’iPaginablog !

5 Comments on “Apprendre le Québécois : Viens te paqueter la fraise.

  1. Triste de voir tous ces préjugés qui n’en finissent plus de circuler en France sur les québecois… pire encore, sur des blogues comme le vôtre. À quand un article sur l’abus de termes anglophones par les français? Je suis québécoise (mon commentaire m’aura trahie!) Et je n’ai pas entendu ce terme « se paqueter la fraise » depuis mon enfance et je passe 40 ans. C’est vous dire!

    Sans rancune 🙂

    Marie

    • Bonjour Marie, en France il y a également de nombreuses expressions qui différent d’un endroit à un autre, d’un cercle familial ou amical à un autre. Il y a peut être tout simplement la possibilité que vous ne connaissez pas cette expression. Je vous dis cela parce que le préjugé c’est vous qui le faites car voyez-vous, c’est un québécois qui est le rédacteur de cette série d’articles, et pour aller plus loin, il y a également une belge qui est rédactrice sur l’iPaginablog, c’est ce que nous avons souhaité : un carrefour culturel qui déploie un peu plus la tolérance au sein même de notre si précieuse francophonie, car je ne vous apprendrais rien, ce n’est pas gagné 🙂 Enfin je e comprends pas pourquoi nous sommes pris à partie sur l’abus termes anglophones puisque ce n’est absolument pas notre cas. Sans rancune également même si je trouve dommage d’argumenter sur des « critiques » nulles et non avenues.

  2. Je suis sincèrement désolée si je vous ai froissé: ce n’était pas là mon intention. Je faisais entre autre référence au commentaire précédant le miens.

    Marie

    • Pas de soucis Marie, la mention « sur des blogues comme le vôtre » m’a fait penser que le message nous était adressé, dans tous les cas, sans rancunes, bien à vous.

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