iPaginaSon ou la lecture du quotidien…
Cette semaine, des textes sur le thème du quotidien…
iPaginaSon et son équipe se dévoilent ici
Naïade nous propose un texte de Marcel Faure, sélectionné par Bluewriter.
Bonheur paradoxal
Chaque jour construit de mes mots
De mes mains
Mon bonheur si profond
Devrais-je m’en excuser
Oui certainement
Si je vous ai blessé
Mais qu’y puis-je
Si chaque goutte de rosée
M’offre le nectar de la terre
À qui dois-je en demander pardon
Toujours au centre de mes pulsations
Mon corps ce récepteur immense
Plie sous le poids des ans
Si l’armature craque la voile tient le vent
Et les rives défilent
Adoucies par le temps
Je sais les corps écartelés
La faim les coups le mépris
Et le goût du sang dans la gorge
Les décombres fumants et la putréfaction
Et partout continue l’hécatombe
Je suis dans l’arc-en-ciel
Parmi les larmes éclatées
Le sel et l’eau
La vie
Je suis heureux et je saigne
Tandis que Christian a choisi un texte de Brune, sélectionné de Véronique Brésil
Grève de train de vie
Il y a quelques années, j’ai sauté du train des voyageurs de la vie. Le train-train m’exaspérait. Je m’interrogeais : « Quel train de vie menais-je ? ». Certes, pas grand train et pourtant je vivais mal le train soutenu de l’existence. Pourquoi tout le monde allait-il à fond de train ? Urgence : quitter l’Express pour un train de Sénateur, le Corail ne me seyant guère. Alors, sans crier gare, j’ai tiré le signal d’alarme pour stopper les machines, mes machines. D’aucuns m’ont rebaptisée Micheline ; certains ont prétendu que je déraillais ; d’autres encore m’ont vociféré : « Gare à toi ! ». Je suis restée longtemps à quai, station Invalides, sur mon train arrière, scrutant les passagers. Je n’avais plus d’entrain. Mon esprit était entré en gare désaffectée. Plus rien, aucune idée ne se profilait à l’horizon. Rien, rien d’autre qu’un épais brouillard sur le paysage de ma survie. Alors que je donnais à tous l’impression de ne pas en ficher une rame, je pagayais à tout va dans l’espoir de trouver le chef de gare qui m’indiquerait l’itinéraire. Quelle voie emprunter pour trouver la gare, la gare de triage de mes angoisses où je pourrais raccorder les wagons de ma pensée ? Qui pourrait m’aider à trouver la voie, ma voie ? Comment sortir de cette voie de garage ? Alors, au détour d’une artère, mon regard s’est figé sur une plaque. L’ombre d’un soupçon de pensée drôle : livrer mon esprit sclérosé, m’a, sans nul doute, conduite à franchir le marchepied. La pérégrination intérieure a commencé : je suis entrée en collision avec moi-même. Après un long cheminement non dénué d’embûches, j’ai allégé mes bagages d’un bon nombre de futilités. Voyant le bout du tunnel, j’ai repris le train en marche aller simple, destination unique, certes… mais desservant toutes les stations de mes envies et désirs. Je suis redevenue boute-en-train…
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Très belle réussite pour une première !
L’harmonieuse et douce voix de Naïade sur un très beau poème de Marcel. La lecture très vivante de l’agréable voix de Christian sur un excellent texte de Brune.
Bravo, ce fut un vrai plaisir de vous écouter.
Merci Aubrée ! Les mots oiseaux prendront leur envol chaque semaine, pour emmener les textes des auteurs vers d’autres oreilles…
Une belle émotion de se dire « C’est parti ! » Bravo à tous les deux !
Bravo à toi aussi Agathe, je partage ton plaisir à voir les sons prendre enfin leur envol, en espérant qu’ils se nichent dans de nombreuses oreilles pour y faire naitre des images… 🙂
Superbes voix qui portent autant de maux et de mots … C’est superbe, merci !
C’est parti… Merci à vous tous, notre pari voit le jour… Enfin.
chouette
Merci Philippe ! 🙂
oh ben de rien :).
c’est sympa comme idée
J’ai adoré l’écoute, lecteur et lectrice vous êtes formidable avec une diction agréable et un ton passionné pour Naïde.
Une petite remarque pour les animateurs du blog.
L’écoute et la lecture étant deux choses différentes, pourquoi ne pas proposer le texte à la lecture seulement après son audition, pour laisser au départ notre oreille vierge d’aprioris ! Mais peut-être est-ce plus compliqué que je ne l’imagine !
Merci Christian. Je ne suis pas bien sure de comprendre ta suggestion. Le texte est situé sous le document audio. Si on ne veut pas le lire, il suffit de fermer les yeux et se laisser aller à l’écoute. Peut-être que je ne comprends pas bien ce que tu veux dire, à vrai dire… 🙂
A vrai dire j’en demande peut-être, trop, c’est tout simplement ne pas être tenté de lire le texte qui s’affiche, en étant obligé d’écouter pour lire ensuite. C’est comme une chanson que l’on écoute pour la première fois. Quand par la suite on a le bonheur de lire les paroles, alors la voix nous revient en tête !
Merci pour la précision. Alors, oui, effectivement, cela deviendrait difficile, il faudrait alors multiplier les articles, un pour les documents audio, un pour les textes, au risque que les usagers de l’audio n’aillent pas lire les textes. Et là, on ne rend plus hommage aux auteurs qui, pour certains, glissent dans leurs textes des petites perles de jeux de mots que l’oral ne permet pas de déceler. Ce serait dommage…. Reste donc la solution du ‘je clique sur la petite flèche ‘démarrage lecture’ et je ferme les yeux pour me laisser bercer… 🙂
Merci beaucoup, Christian…Alors, rendez vous dès samedi prochain pour les prochaines lectures de Java et Lisa. 🙂 A bientôt.
J’arrive un peu tard pour, en quelques mots, faire écho à ce que j’ai ressenti à l’écoute de mes mots.
Je m’en excuse vivement auprès de celle qui a sélectionné tout autant qu’auprès de celui qui lui a donné voix.
Je ne sais si mon aléatoire maîtrise du site saura me faire pardonner. Du moins, je l’espère.
En tout cas, j’ai été très touchée tout autant par le choix de Véronique que par l’interprétation de Christian;
Indissociablement, tous deux m’auront permis une écoute, au plus vrai, de ce que j’ai écrit.
Merci infiniment à tous deux et au plaisir…