Ne vous fiez pas aux apparences des quelques premières questions assez faciles pour vous mettre en chauffe. Il s’agit là d’un véritable défi que vous proposent les iPaginauteurs. Tous les quiz – lorsqu’ils sont prêts – sont mis en ligne pour le vendredi, juste avant le défi du week-end (pour en savoir plus, cliquez ici ). Ce quiz vous est proposé par Agathe. Arriverez-vous à réaliser un sans-faute ?
Humour et dépression
Départ
Félicitation - vous avez complété Humour et dépression.
Vous avez obtenu %%SCORE%% sur %%TOTAL%%.
Votre performance a été évaluée à %%RATING%%
Vos réponses sont surlignées ci-dessous.
Question 1
C’est un jeu de mot fondé sur une différence de sens de mots qui se prononcent de la même façon.
A
Le calembour
B
La contrepèterie
Indice:
C’est une inversion plaisante de lettres ou de syllabes dans un mot.
C
La parodie
Indice:
Il s’agit d’une imitation du style ou du texte d’un auteur dans le but de faire rire.
Explication pour la question 1:
Le calembour est un trait de l'esprit, à connotation humoristique, qui, par le sens double d'une phrase, permet une approche ironique sur un sujet donné. Il fut souvent utilisé dans cette optique par les journaux satiriques et les chansonniers du début du xxe siècle. Les calembours sont généralement plus appréciés à l'oral qu'à l'écrit. Une légère différence d'intonation peut en effet orienter la compréhension d'une phrase ambiguë. Le procédé est approprié à la langue française, peu accentuée et riche en homophones.
Question 2
Quelle est la réponse qui signifie une supériorité dans le rire ?
A
Le quiproquo
Indice:
On parle de quiproquo quand on prend une personne pour quelqu’un d’autre.
B
L'humour
Indice:
L’humour permet de rire AVEC les autres. Il y a donc une notion de partage et de complicité.
C
L'ironie
Explication pour la question 2:
L’ironie utilise le rire pour se moquer des autres. Il y a une notion de supériorité.
Question 3
Un humour fondé sur l’exagération d’un défaut humain relève …
A
Du comique de caractère
B
Du comique de gestes
Indice:
Elle est fondée sur des gestes exagérés comme des grimaces.
C
De l’autodérision
Indice:
Elle consiste à rire de soi-même et de ses défauts.
Explication pour la question 3:
Comme dans de nombreuses comédies de Molière Ce type de comédie est intemporel et universel puisqu'il critique un défaut de la nature humaine. Elle s'oppose à la comédie des mœurs. La misanthropie d’Alceste est stigmatisée par Molière dans »Le Misanthrope », de même que l’avarice d’Harpagon dans « L’Avare »
Question 4
L’humour est différent d’un pays à l’autre. Celui de nos amis anglais est typique, puisqu’il est basé sur…
A
l’humour noir
Indice:
Une réalité douloureuse est soulignée avec cruauté et désespoir.
B
Une subtilité souvent appuyée sur un paradoxe
C
L’absence de logique
Indice:
Dans ce cas on parle de comique de l’absurde ou de non-sens.
Explication pour la question 4:
Pierre Desproges a dit « Comment reconnaître l’humour anglais de l’humour français ? L’humour anglais souligne avec amertume et désépoir l’absurdité du monde, l’humour français se rit de ma belle-mère ; »
Question 5
Elle apparaît à Athènes au 5ème siècle avant Jésus-Christ. Comme son nom l’indique, on y traite de sujets gravissimes où les personnages sont en proie à la détresse. Nous sommes en plein registre…
A
Tragique
B
Le pathétique
Indice:
Le pathétique emploie un vocabulaire de compassion associé à l’affectif ou à la religion. Afin d’émouvoir, les images sont volontiers violentes, parfois hyperboliques.
C
Dramatique
Indice:
Elle fait suite à la période de la tragédie. Les personnages manifestent leur liberté et la fin, souvent douloureuse, n’est due qu’à des facteurs humains.
Explication pour la question 5:
Dans la tragédie, apostrophes et invocations prennent à témoin dans la plainte ou la colère. Les lamentations contribuent à inspirer au public horreur, effroi et compassion devant un destin exemplaire.
Question 6
Il se caractérise par un décor familial où se nouent des intriques domestiques. Il s’agit bien évidemment …
A
du drame romantique
Indice:
Destiné dans certains pays d'Europe à exalter des valeurs nationales, reflète les conceptions majeures du romantisme : révolution sociale, triomphe du cœur sur la raison, désespoir existentiel.
B
du drame bourgeois
C
du drame moderne
Indice:
Ou le mélange de genres, de tons, de techniques et de langage, à partir du XX7 siècle.
Explication pour la question 6:
Il est né au XIIIe siècle, d’une contestation de la tragédie. Toujours écrit en prose, il force la note pathétique (comédie larmoyante de Nivelle de La Chaussée) et moralisatrice (Diderot, Le Fils naturel ; Sedaine, Le philosophe sans le savoir). Plus que par les caractères, le drame bourgeois est intéressé par les conditions sociales et prône des vertus citadines : mesure, tolérance, vertu. Il partage avec le genre plus populaire du mélodrame le goût des coups de théâtre.
Question 7
Les couvertures de ses quatre derniers livres sont rose, verte, jaune et rouge. Elles comportent toutes un chat mis en scène de façon comique. Ces ouvrages sont remplis d’humour et de légèreté. Il s’agit de :
A
Roy Lewis
Indice:
Son roman « Pourquoi j’ai mangé mon père » est hilarant . Roy Lewis fait de l'anachronisme sa seule loi et revisite avec brio les grands thèmes de société : l'éducation, le rôle de la femme ou l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires
B
Jonas Jonasson
Indice:
Son livre : « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » est savoureux également.
C
Gilles le Gardinier
Explication pour la question 7:
Né en 1965, Gilles Legardinier a travaillé sur les plateaux de cinéma américains et anglais, notamment comme pyrotechnicien. Il a réalisé des films publicitaires, des bande-annonces et des documentaires sur plusieurs blockbusters. Il se consacre aujourd’hui à la communication pour le cinéma pour de grands studios et aux scénarios, ainsi qu’à l’écriture de ses romans. Alternant des genres très variés, il s’est entre autres illustré dans le thriller avec L’Exil des Anges (Prix SNCF du polar 2010) et Nous étions les hommes (2011), et plus récemment dans la comédie, qui lui a valu un succès international avec Demain j’arrête ! (2011), Complètement cramé ! (2012), Et soudain tout change (2013)
Question 8
Dans quel roman de Honoré de Balzac, un père est-il abandonné par ses filles qu’il adore ?
A
Les illusions perdues
Indice:
Celles de Lucien face au monde littéraire et à sa propre destinée, mais aussi celles de sa famille.
B
Le père Goriot
C
La fille aux yeux d’or
Indice:
Ce roman est le miroir d’une société ou le pouvoir et l’argent donnent tous les droits.
Explication pour la question 8:
« Goriot mettait ses filles au rang des anges, et nécessairement au-dessus de lui, le pauvre homme ! Il aimait jusqu’au mal qu’elles lui faisaient. » Ce roman fait partie des Scènes de la vie privée de la comédie humaine, construction littéraire unique en son genre, avec des liens entre les volumes, des passerelles, des renvois.
Question 9
Maître de la causticité, du cynisme, de la raillerie et de l’humour noir, il a publié un livre sur les chroniques quotidiennes qu’il animait sur France Inter. Il s’agit de ...
A
Pierre Desproges
B
Pierre Dac
Indice:
Humoriste adepte des canulars, calembour et autre humour burlesque, il anima une émission sur Paris inter avec Francis Blanche après la guerre.
C
Coluche
Indice:
Humoriste revendiquant sa grossièreté, provocateur et agitateur par ses prises de positions sociales, il animait lui aussi ue chronique quotidienne, amis sur Europe 1.
Explication pour la question 9:
Entre autres sujets de raillerie où je me suis plu à vautrer mon ignominie congénitale au fil de ces pages, le cancer, les cancéreux, les cancérologues et les gaietés de l'escadron métastatiques venaient bien sûr en bonne position. Sans doute parce que la mort est quelquefois au bout, et que la mort est la chose la plus extraordinairement amusante du monde puisqu'elle atteint dans l'absurde des sommets inaccessibles à tous les autres avatars de la condition humaine.
Question 10
« Le soulier de Satin « est une très longue pièce de théâtre dont l’exécution complète dure environ onze heures. Elle a été écrite par …
A
Jean Giraudoux
Indice:
Anti-tragique, il avait de l’esprit à revendre.
B
Paul Claudel
C
Alfred de Musset
Indice:
Les pièces d’Alred de Musset se nomment : ‘Les caprices de Marianne », « Fantasio », « Lorenzaccio », « on ne badine pas avec l’amour »…mais pas « le soulier de satin »
Explication pour la question 10:
Drame mystique, le Soulier de Satin relate l'amour impossible entre Dona Prouhèze et le capitaine Don Rodrigue. L'action, qui s'étale sur vingt années, se passe à la Renaissance, au temps des conquistadors, et est découpée par l'auteur en quatre journées, suivant la tradition du siècle d'or. Elle fait apparaître de nombreux personnages, en divers pays, dialoguant parfois entre la Terre et le Ciel. En mélangeant le drame et le divin, elle n'est pas exempte d'ironie, de comique et de bouffonnerie, ceci dans une atmosphère baroque. Semi-autobiographique, cette pièce est une histoire d'amour dominée par les thèmes du péché et de la rédemption.
Une fois terminé, cliquez sur le bouton ci-dessous. Toutes les questions que vous n'avez pas complétées sont marquées comme incorrectes.
Obtenir les résultats
Il y a 10 questions à compléter.
←
Liste
→
Retour
Les questions en gris sont complétées.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Fin
Retour
Vous avez complété
questions
question
Votre score est de
Correct
Faux
Réponse partielle
Vous n'avez pas fini votre quiz. Si vous quittez cette page, votre progression sera perdue.
Réponses correctes
Vous avez sélectionné
Pas essayer
Score final du quiz
Nombre de questions répondues de manière correcte
Nombre de questions répondues de manière incorrecte
Question non répondues
Nombre total de questions dans le quiz
Détail de la question
Résultats
Date
Score
Indice
Temps autorisé
minutes
secondes
Temps utilisé
Réponse(s) sélectionnée(s)
Texte de la question
Fini
Vous avez besoin de plus d'entraînement !
Persévérez !
Pas mal !
Bon travail !
Parfait !
C’était en effet la première question posée lors des examens oraux en latin. Le mot quiz apparaît, avec cette signification de « questionnaire » (un mot argot quiz existait déjà et signifiait « personne louche »), dans la langue anglaise en 1886. Le mot est ensuite passé dans la langue française.
L’histoire raconte qu’au théâtre de Dublin, le propriétaire du nom de Richard Daly fait un pari qu’il pouvait, dans les quarante-huit heures faire d’un mot absurde, le plus connu de toute la ville, et que le public lui fournirait un sens pour elle. Après une performance, un soir, il a donné ses cartes de membres du personnel avec le mot «quizz» écrit sur eux, et leur dit d’écrire le mot sur les murs de la ville. Le lendemain, le mot étrange était la coqueluche de la ville, et dans un court laps de temps, il a fait partie de la langue. Le récit plus détaillé de ce supposé exploit (dans F. T. Porter’s Gleanings and Reminiscences, 1875 ) donne la date de 1791. Le mot, cependant, était déjà en usage à cette époque, qui signifie «une étrange ou excentrique personne, et avait été utilisé dans ce sens par Fanny Burney dans son journal intime, le 24 Juin 1782.
Au plaisir de vous défier lors d’un prochain Quiz, et n’hésitez pas à mettre en commentaire le score – réel – que vous avez obtenu et les questions qui vous ont semblé compliquées…
Bientôt je tirerai ma révérence au Quai Rimbaud, laissant ma place à une ingénue au châssis dernier cri et à la couleur pimpante qu’on trouve chez le roi enchanteur du guide de la maison.
Le temps en averse présente déjà ses condoléances sur ma carcasse d’acier cabossé. Je suis perdue, triste et esseulée dans cette obscurité d’outre tombe, de la chronique d’une mort annoncée. J’ai soixante deux ans de bons et loyaux services de valise à courrier. Mes charnières grincent, mes ferrures se déhanchent, je boîte à l’être, je ne tiens plus debout. Tout va à vau-l’eau, c’est la déroute, changement d’ère, ainsi va la vie! Dernier avis de passage pour les lettres et les colis. Le facteur va t’il sonner une dernière fois pour signifier l’heure du trépas?
Même si mon corps est déglingué, j’ai encore beaucoup d’esprit et ma mémoire n’a pas fléchi. Je ne suis pas timbrée, mais plutôt affranchie et je me pâme en pensant au bon vieux temps où Madame avait vingt ans et de nombreux amants poètes très galants.
Comme un murmure du vent glissant sur mon ossature lézardée, usée et fatiguée, j’entends encore tous ces mots fous qui font la roue, ces mots d’amour tout en velours, ces mots coquins tout en satin, ces mots de soie tout en déshabillez moi. Ces billets doux saveur de miel sont ma lumière dans le noir, la flamme qui me réchauffe quand j’ai froid. Cette quintessence épistolaire est un élixir de jouissance, d’amour et de frisson.J’y ai lu des prodiges et de plus grands mystères que l’été en décembre ou que la neige en mai.
Me voilà sur un petit nuage, avant de partir au recyclage. Désormais, je peux reposer en paix, j’ai suffisamment roulé ma bosse et ouvert mon clapet, mon sacerdoce de la poste est accompli.
Mais un dernier message pour ma belle qui repose depuis hier dans une boîte éternelle, rue Paul Verlaine. Dans le ciel, une colombe voyageuse m’a demandé un ultime souhait. Je lui ai répondu, s’il te plaît prends soin de Ma Dame là haut, je sais combien elle a su aimer, malgré les douleurs et les tourments de la vie.
J’ai enfin trouvé la clé de l’univers; écrire d’aimer.
iPagination et iPaginablog, deux sites en connexion étroite, puisque animés par les mêmes équipes, dans un même esprit et pour une même passion de l’écriture.
Écrire … qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça fait ? Comment ça vient ? Pourquoi ? Quand ? Où ? ….
Sur iPaginablog, nous avons invité les auteurs d’iPagination à nous dévoiler un peu de leur intimité de plume.
Cette semaine c’est Neo qui se frotte à Victor Hugo…
Crédit photo : Firenz’
Excuses liminaires :
Mea culpa, mea maxima culpa Monsieur Hugo, j’ai emprunté votre Demain dès l’aube, et je l’ai un peu trituré pour mon bon plaisir.
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne du pays d’iMagination
J’écrirai. Comprends-tu minou, je sais que tu m’attends sûrement… ou pas.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne, ceci grâce au pouvoir d’iPagination,
Car je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps, mon chat.
Je composerai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu – pour l’instant, j’espère ! –, avachi sur ma chaise, le dos courbé,
Les mains grippées d’une crise de crampe subite qui me détruit.
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, parce que mes volets seront fermés,
Ni les voiles au loin descendant vers Senlis, car Senlis ne siège point en port, ô ami
S’pèce d’handicapé de la géographie mal aimée.
Et quand j’arriverai au bout de ce puré de roman,
Je mettrai sur la couverture un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur,
Enfin si je trouve un gogo qui m’accorde en guise de remerciement
Une sublime édition, à pompeuse jaquette de cuir, et à compte d’éditeur.
Voilà, vous connaissez tout, à peu près…
Certes, je vous l’avoue, je ne m’y prends pas réellement comme cela. En réalité, les jongleries se bousculent au portillon, mes doigts pris de la danse de Saint-Guy courent sur le clavier – ceci toutes les fois où ma muse m’amuse.
Je note beaucoup de choses sur des feuilles que je ne retrouve plus. Un carnet que j’ai égaré. Tout bien réfléchi, je me suis résolu à offrir un dictaphone à ma plume. Je l’emporte partout et dès qu’une idée me traverse, je l’enregistre… « OVER ». Ça, je le dis à la fin de mon enregistrement, mon « OVER » me sert de point final « OVER »
J’adore le mélange des genres. Je refuse de me laisser enfermer dans un travail à façon, modèle cage littéraire. J’aime coucher sur le papier à la manière de… pour m’entraîner. J’affectionne les sentiments, la couleur des sentiments. J’apprécie quand on sent les odeurs que je diffuse, perçoit les sons que je propage, distingue en relief mes paysages ou mes protagonistes, a le goût en bouche d’un bonbon de chocolat noir quand mon héros en déguste un, ou se pique le pouce en ramassant une coque de marron. Bref, il faut donner du sens aux sens, comme du temps au temps.
Pour harponner le lecteur. Démarrer fort. « Si tu ne vas pas à l’incipit, l’incipit ira à toi ! ». Avancer, pas trop vite… Reculer, pas trop tôt… L’emberlificoter dans les mailles de l’intrigue, rebondir en fin de chapitre, le perdre pour finalement le récupérer dans l’antépénultième page.
Pour le garder éveillé. L’intéresser, développer son empathie avec un ou des personnages. Ne jamais l’ennuyer sinon… OVER
Il me plaît de débusquer les redondances et tuer celles que je n’ai pas sciemment choisies. Ma voyante m’a assuré que cela enjoliverait mon style, alors à défaut de m’enrichir moi-même… En ultime bafouille, je confesse détester les verbes : être, avoir et faire, brut de décoffrage. J’essaie souvent de les éliminer ! À tout le moins de les accompagner d’un gentil auxiliaire, sauf cas de force majeure.
En guise de conclusion, je vous livre un adage qui résume toute la joie que la rédaction d’une nouvelle ou d’un poème me procure : scriptum therapia. Ainsi,l’on s’aperçoit qu’en imbriquant un grec dans un latin (je parle des mots), on favorise la thérapie par l’écriture. À bon entendeur…
Est-ce que Victor Hugo, lui aussi, cherche son chat ?
Cela faisait quelques heures déjà qu’ils me retenaient, sans que je ne sache pourquoi. Restée seule dans une pièce sans âme, murs beiges et fenêtre à barreaux, on m’avait servi un café et un verre d’eau, et pris mon sac. Je n’avais donc pas de téléphone pour appeler quiconque, ni stylo ni carnet non plus, rien pour écrire. Dommage, à travers la crasse de la vitre et entre les barreaux, mon regard, lui, parvenait à s’évader, et j’aurais aimé pouvoir raconter…
Où étiez-vous dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13, entre minuit et quatre heures du matin ?
Pourquoi ?
Ici, c’est nous qui posons les questions.
Pourriez-vous, s’il vous plait, éteindre cette ampoule blanche qui aveugle mon jour tandis que vous voulez inspecter mes nuits.
Où étiez-vous cette nuit-là, pendant que la boutique du diamantaire était cambriolée ?
J’étais chez moi, j’écrivais
Mémoire exceptionnelle ou alibi longuement préparé et muri ? Etrange fraîcheur du souvenir… très étrange… Vous écriviez quoi ? Une liste de courses ? Une recette de cuisine ? Un post-it ? Un courrier au banquier ?
Je ne sais pas ce que j’écrivais. C’est juste que, comme c’était un soir de semaine, c’est l’activité la plus probable. Je ne sors pas trop en semaine, donc j’écrivais, très certainement. Il n’y a qu’à vérifier dans mes textes publiés sur iPagination, je publie en général tard dans la nuit.
***
Nous avons vérifié votre espace iPagination, rien n’a été posté cette nuit-là… Retour à la case zéro alibi par conséquent… Par contre, nous avons lu quelques uns de vos textes, ils ne sont pas bien nets. Vous buvez quoi quand vous écrivez ?
Du thé, ou du café, voire de l’eau …
De l’alcool aussi, non ? Vos textes sentent l’éthylotest fébrile ?
Ah non, vous vous trompez ! Je connais l’ivresse de la plume mais ne la conduis pas en état d’ébriété.
Quelques psychotropes, alors ? De toute évidence, vous vous droguez. On peut lire des lignes de blanche entre vos lignes à l’encre noire !
Que nenni, aucun psychotrope. Je ne fume même plus de cigarettes. Je m’enveloppe d’autant de liberté que possible et poste des textes en mode affranchi. D’autre part, je crains trop la page blanche pour envisager d’en sniffer une simple ligne. Par conséquent, les seules lignes dont je me came sont des lignes de fuite, des lignes de pensée, des lignes de mots, pour des retours à la ligne … Mais s’il vous faut vraiment des trucs en ‘-thrope’ pour justifier mon écriture, voyez plutôt du coté des lycanthropes, misanthropes et philanthropes… Voilà quelques sources d’inspiration, des fils conducteurs d’imagination dont je fais consommation, oui. Certains sont stupéfiants.
Eh bien voilà ! Cela expliquerait vos textes sans queue ni tête. Inspecteur, allez vérifier à quelle catégorie de stupéfiants appartiennent les lycanthropes.
Mes Lycanthropes avaient pourtant une queue et une tête, Monsieur l’Inspecteur.
Quoi qu’il en soit, pas de texte publié cette nuit-là, donc votre alibi ne tient pas.
Je ne les publie pas tous, Monsieur le Commissaire, une inspection de mon ordinateur portable devrait vous indiquer qu’il y en a eu un texte écrit cette nuit-là et non publié.
Voyons, voyons … Vingt-cinq textes en trente jours ! Mais qu’avez-vous donc de si important à écrire pour pourrir ainsi le disque dur de votre ordinateur ? Et d’où sortez-vous tous ces mots-là ?
D’important, Monsieur ? Rien. Ce que j’écris n’a d’intérêt que pour moi, c’est pourquoi mes textes restent là, pour la plupart, enfouis dans les 0 et 1 de ma mémoire binaire. Ecrire relève, pour moi, du désir mais aussi de la nécessité. J’écris pour vivre, pour rire, pour ne pas crever. J’écris à partir d’un mot happé ici ou là, d’une photo que mon regard croise, d’une idée qui traverse mon esprit, d’un moment de vie, parfois d’un simple défi… Il m’arrive d’ailleurs d’écrire sous la contrainte …
Que dites-vous là ? Vous écrivez sous la menace ? On vous met un flingue sur la tempe ? Voilà autre chose…
Non, non, rien d’aussi violent ! Simplement, parfois, je me plie aux exigences d’un atelier, tricote des fils d’histoires dans le cadre imposé, j’essaie au moins … Et si la plupart des textes que j’écris n’ont d’importance que pour moi, il m’arrive d’avoir besoin, ou envie, de donner mes mots à lire. C’est alors que je publie mes textes, et dès lors ils ne sont plus à moi…
Quoi qu’il en soit, pour le moment rien ne prouve que vous ayez écrit la nuit où les diamants ont été volés. Ni même que vous ne prenez pas de produits illicites. Alors nous allons vous garder encore un peu, et poursuivre notre enquête en quête de ce texte alibi.
Elle voulait être fleuriste ou bien institutrice au sein de sa région lyonnaise. Elle a l’imaginaire foisonnant, suit une formation à l’art dramatique et au théâtre de rue, elle se met à l’écriture de chansons en 1999 et deviendra finalement Amélie-les-crayons au sein d’une troupe française du même nom.
Accompagnée de ses trois musiciens, Amélie met en place un univers qui privilégie les décors et les personnages, comme au théâtre, plutôt que des simples spectacles de chansons.
« On est dans un monde où parfois rien n’a de sens, ce qui nous pousse à aller à l’essentiel, à tendre vers la simplicité. »
Il émane des ses textes une grande poésie, un humour tendre et aérien et un charme qui illumine chacun de ses personnages un peu en marge : Histoire d’une maigrelette si effacée qu’elle est emportée par le vent de sa solitude ; d’une amoureuse si amoureuse qu’elle en perd le contact avec le reste du monde ; ou d’un gros costaud pas si bourru désarmé malgré lui par une rencontre inattendue.
Sur des airs d’accordéons, piano, guitare, flûte ou encore mandoline,beaucoup de morceaux sont une invitation à danser. La magie opère et Amélie nous emporte dans un monde dans lequel elle conte, chante, joue de plusieurs instruments.
En juin 2014, Amélie-les-crayons sort, en toute discrétion, un troisième album « Méli-Mélo » où l’on retrouve 18 titres revisités des deux précédents albums : « La porte-plume » et « Jusqu’à la mer »